Pour ceux qui ne le savent pas, l'anguille est aujourd'hui en danger critique d'extinction. Même si on a l'impression que certaines rivières pullulent encore, le stock européen fond comme neige au soleil ; et ce alors que les scientifiques n'ont même pas encore percé tous ses secrets !!! Les raisons de cette catastrophe sont multiples : braconnage des civelles, obstacles à sa migration (seuils), hydroélectricité, pollutions (PCB), parasitisme (anguillicola crassus), etc. C'est pourquoi depuis 2008 elle bénéficie d'un plan de sauvegarde européen.

Alors soyons citoyens, ne faisons pas comme avec l'Esturgeon ou le Saumon, laissons les tranquiles dès à présent, sinon croyez-moi, dans moins de 30 ans s'en est fini !!!

Actuellement en stage à l'unité PACA de l'ONEMA, je travaille sur un programme de restauration de l'anguille européenne sur deux affluents de l'étang de Berres : l'Arc et la Touloubre. J'évalue les obstacles à la migration de montaison de l'espèce, mais aussi les dégâts causés par les micro-centrales lors de la dévalaison des anguilles argentées (géniteurs). En gros, quel pourcentage d'anguilles transite par les turbines et combien finissent tragiquement hachées menu à la sortie.

Pour adapter ma modélisation à la population locale on a réalisé des pêches électriques en partenariat avec la FDPPMA 13 et le syndicat de l'Arc. C'est la première fois que je ciblais une espèce en particulier lors de ce genre de manip et pour le coup j'ai vraiment pu en voir pas mal, moi qui les côtoie d'habitude si peu.

Voici quelque clichés d'une journée de terrain :

3m de haut ... dur à franchir !

Non ce n'est pas un gobie. C'est une Blennie fluviatile. J'en croise pas tous les jours !